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La personnalité de l'année: l'indigné !

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La personnalité de l'année: l'indigné ! Empty La personnalité de l'année: l'indigné !

Message  Papineau Ven 23 Déc - 20:25

La personnalité de l'année 2011 - L’indigné

Le monde bouge, s’active, s’indigne, se révolte et bascule à nouveau. L’an 2011 a vu germer d’innombrables soulèvements dans beaucoup de pays, certains pacifiques et limités, d’autres violents et massifs, notamment dans les pays arabes. Il faut évidemment des révolutionnaires pour faire la révolution. Le révolté, l’insurgé, le manifestant, l’indigné sont donc devenus incontournables cette année.

«Ils sont en désaccord, ils revendiquent, ils ne sont pas désespérés, même si on leur a répondu à coups de gaz lacrymogènes et de pluie de balles, a expliqué le Time Magazine en choisissant «the protester» comme personnalité de l’année 2011. Ils ont littéralement incarné l’idée selon laquelle l’action individuelle peut apporter des changements collectifs considérables.»

Le mot de l'année

Dans le même esprit, le mot «occupy» a été couronné «word of the year» par le linguiste de la radio publique américaine. Le mot a servi à désigner les mouvements d’occupation qui ont germé dans les villes occidentales sur le modèle d’Occupy Wall Street, une pratique elle-même importée de l’Espagne. La terminologie virale est maintenant déclinée sur toutes les plateformes, avec des pages Facebook rigolotes et une place parmi les mots-clics les plus populaires de l’année sur Twitter, le réseau de microblogage.

Mais qui désigne ce mot? Y a-t-il un indigné-type, transfrontalier, quasi universel? À coup sûr, il est assez jeune, généralement éduqué et plutôt technophile. En plus, en général, l’indigné de l’année ne s’oppose pas à la mondialisation tout en souhaitant en modifier le cours.

Cela dit, il y a indigné et indigné, comme il y a occupation et occupation. Le Caire n’est pas Québec. La place Syntagma à Athènes n’est pas le Zuccotti Park de New York, ni le square Victoria de Montréal, ni la Puerta del Sol de Madrid.

La graine du printemps arabe 2011 a été semée à la fin de l’automne 2010, le 17 décembre, quand le jeune marchand de fruits tunisien Mohamed Bouazizi s’est immolé pour protester contre l’injustice de son traitement par les crapuleuses autorités qui rançonnaient sans cesse. Son décès, le 4 janvier, a déclenché des émeutes, entraîné la chute du président Ben Ali, mis le feu au Proche-Orient.

De l'Espagne

En Europe, le mouvement de contestation est parti le 15 mai quand quelques centaines de jeunes se sont rassemblés dans la capitale espagnole pour dénoncer le système économique enrichissant les riches, paupérisant la classe moyenne, la classe politique complice et inapte, l’avenir bouché. Le mouvement du 15 de mayo de «los indignados» s’est propagé et l’onde de choc a atteint Manhattan à la mi-septembre quand quelques dizaines de personnes ont décidé d’occuper Wall Street. Assez rapidement, le pays de la formule-choc a accouché d’un slogan claquant comme un drapeau: «Nous sommes les 99 %.»

Cette masse s’appauvrit sans cesse, paye ses impôts quand elle travaille, subit les effets catastrophiques de la dislocation économique, sociale et politique. Les happy few, le 1 % quoi, contrôlent un bon tiers des revenus annuels. Les indignés américains réclamaient d’abord une meilleure répartition des richesses. Ils parlaient finances, sauvetage des banques, primes aux dirigeants, dettes personnelles. Ils visaient souvent Wall Street davantage que Washington.

Les revendications ont vite gonflé pour inclure par exemple la légalisation des drogues et de la prostitution, la fin de la guerre en Afghanistan, le respect des lois environnementales. Les indignés européens comme les indignés canadiens et québécois ont aussi élargi la perspective pour réclamer une mutation profonde du «système», à commencer par plus de démocratie.

Les révoltés du monde arabe voulaient aussi se débarrasser des profiteurs en tous genres. Après tout, leurs sociétés exacerbent et reproduisent leurs pires défauts, avec magouilles, rapines, népotismes et dictatures à tous les étages.

Comme un pendule

Il faut tout de même se garder une grosse gêne et relativiser la réalité concrète des différentes indignations. Il a fallu peine et courage pour que le printemps arabe bouleverse fondamentalement certaines sociétés du Proche-Orient. Le peuple syrien paye encore quotidiennement de son sang sa volonté de vivre et de survivre autrement.

Les sociétés occidentales semblent plutôt osciller comme un pendule, des masses de la résignation aux franges de l’indignation. Dans son bilan de l’actualité 2011, la firme Influence communication affirme que «les indignés auront difficilement réussi à faire passer leur message dans les médias» et que «la plupart du temps, les médias ont rapporté les histoires de faits divers liés aux campements des indignés dans les villes canadiennes: itinérance, dangerosité des sites, drogues, interventions policières, etc.»

En fait, les relevés médiatiques montrent que, si la télé-réalité Occupation double avait été un mouvement d’indignés, elle aurait terminé en tête du palmarès de la médiatisation au Québec, devant Occupy Wall Street...

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/339078/la-personnalite-de-l-annee-2011-la-dignite-de-l-indigne
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